Depuis les directives européennes édifiantes de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) de 1996 [en gros : ne pas faire de réformes globales brutes, mais les faire par petites touches apparemment insignifiantes qui ne pourront pas mobiliser massivement les usagers], les gouvernements successifs se sont tous appliqués à démanteler les services publics soi-disant trop onéreux.
22 ans plus tard, les résultats sont de plus en plus visibles.
L’ensemble de nos services publics ne sont plus que dentelles, incapables désormais de répondre aux attentes légitimes des citoyens, malgré la bonne volonté des fonctionnaires qui ne sont pas à incriminer.
À l’Éducation (encore) nationale, le gommage progressif de tout l’encadrement psychomédico- éducatif des enseignants, jusqu’à disparition totale par endroit (formations initiale et continue, formation de personnels spécialisés, médecine scolaire, RASED, assistance sociale, etc...), associé au principe louable d’inclusion — principe non accompagné de moyens adaptés, donc difficilement applicable — mais aussi au fait que les effectifs sont encombrés de centaines d’enfant ne trouvant pas de place dans les établissements médico-sociaux notifiés, a conduit aux constats désolants : incapacité de répondre en interne = obligation de se tourner vers le privé payant, voire à le faire entrer dans le public = détournement du Trésor public.
Plutôt que de remettre en cause toutes ses procédures destructives, l’Éducation nationale propose une « refonte » de la loi de 2005. Ce n’est pourtant pas la loi de 2005 qui pose problème, mais l’Éducation nationale en l’état actuel !
C’est pire du côté Santé publique.
Bien plus avancé, le même principe de démantèlement conduit aux listes d’attente inadmissibles par rapport aux urgences, aux milliers de manques de places dans les structures médico-sociales et hospitalières, à la remise en cause des CMPP considérés comme « désuets » — c’est-à-dire non dignes d’investissements — et au recours aux services (privés) étrangers (autres départements, Belgique...)
Face à ces incuries des services publics, les familles sont contraintes de recourir aux offres d’entreprises privées. En sollicitant les financements auprès de la MDPH, contrainte, à son tour, d’obtempérer, nous oeuvrons tous, inconsciemment, au détournement des fonds de la Sécurité Sociale (CPAM) au bénéfice d’officines privées échappant à tout contrôle.
Or, ce qu’un psychologue privé est capable de superviser, ce qu’un AVS privé est capable de faire, pourquoi ceux du secteur public, en seraient-ils incapables ?
En bref, seules revendications : tous les fonds publics pour le Service public ! Refuser tous compromis menant à la privatisation ou à l’externalisation des services ! Revenir à un Service public d’Éducation et de Santé organisés en fonction des besoins du public et non au bénéfice du privé ! Ne plus se contenter d’énumérer les problèmes — ce qui réjouit les responsables de l’état de fait, en tous cas ne les met nullement en danger — pour se concentrer sur l’analyse de la situation et la synthèse de la réplique !